Il y a quelque temps, quelqu’un me faisait remarquer que, finalement, peindre un meuble n’était pas un acte de création, mais bien un simple travail de décoration.
J’ai longuement réfléchi à la question et je me retrouve devant le problème habituel de la définition de l’art, du beau, du pratique. Faire du beau n’est pas forcément de l’art, de même que quelque chose de laid peut procéder d’une démarche purement artistique.
Alors, comment faire la distinction entre ceux qui améliorent leur intérieur par un jeu de couleurs, de pochoirs et de stickers et ceux qui font de l’art (même sans le savoir…)? Je me demande même s’il est nécessaire de faire la distinction.
Dans l’un comme l’autre, il y a une démarche, une intention, un regard, des techniques. À moins qu’on ne s’entende pour dire qu’il y a des supports nobles et d’autres vulgaires, impropres à accueillir une œuvre.
Ou alors, on admet que l’art transcende la banalité du quotidien et qu’il ne le fait jamais mieux qu’en investissant les murs des ruelles, les portes des placards ou même les flancs des métros.
Quand je travaille sur ce buffet, à aucun moment je ne pense faire de la décoration, mais bien apporter quelque chose qui dépasse de très loin la simple fonctionnalité de l’objet ou même son agrément visuel.